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MISANTHROPE

Damian SZIFRON - USA 2023 1h58mn VOSTF - avec Shailene Woodley, Ben Mendelsohn, Jovan Adepo, Ralph Ineson... Scénario de Damian Szifron et Jonathan Wakeham.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MISANTHROPEAvec son quatrième long-métrage (on ne le connaît en France que pour sa comédie farcesque Les Nouveaux sauvages, sortie début 2015), le cinéaste argentin Damian Szifron se confronte tout à la fois à l’industrie hollywoodienne et aux conventions d’un genre cinématographique dont tout pouvait laisser croire qu’il avait déjà tout dit avant de s’épuiser dans la routine et les redites.
La traque d’un tueur en série (ou plus exactement d’un meurtrier de masse) n’était-elle pas devenue, depuis des films comme La Cible (1968), de Peter Bogdanovich, L’Inspecteur Harry (1971), de Don Siegel, Le Silence des agneaux (1991), de Jonathan Demme, ou Seven (1995), de David Fincher, une tarte à la crème, le prétexte à des fictions souvent outrageusement répétitives, d’opportunistes bégaiements ? C’est sans doute en ayant conscience de venir après beaucoup de monde que le réalisateur s’est attaqué à un thème, à la fois postmoderne et rebattu, qu’il cherche à questionner tout en délivrant consciencieusement au spectateur sa ration d’émotions.

Cela commence très brutalement. Dans la fureur pyrotechnique et sonore des festivités de fin d’année à Baltimore, divers individus sont abattus par un tueur embusqué, un sniper d’une précision diabolique. Chaque coup de feu donne lieu à une idée visuelle singulière, témoignant d’un certain maniérisme, signe de la relative conscience d’une hérédité cinématographique.
Le film prend ensuite une foulée plus régulière et plus attendue. Chargé de traquer le tueur, un vieux briscard du FBI (Ben Mendelsohn) s’adjoint, au risque de se heurter à la bureaucratie policière, l’aide d’une jeune policière novice (Shailene Woodley) qui a fait preuve d’intuitions remarquables dans les premières minutes des meurtres…
Les motivations des personnages principaux trouvent leurs sources dans des antécédents obscurs et oubliés, voire refoulés. Et toute l’enquête se déploie dans un rapport de maître à élève, d’aîné à cadet, au fil d’une série d’inversions et de retournements du pouvoir entre les deux protagonistes.
C’est dans sa conclusion, dans les dernières minutes du film, après avoir testé diverses manières de filmer une violence qui éclate parfois au terme d’une tension savamment entretenue, que s’avoue un des moteurs secrets du projet de Damian Szifron : celui de cerner et de comprendre, au plus près d’une psyché tourmentée, le comportement d’un monstre absolu, pathétique et irrécupérable.

On aurait pu s’estimer frustré si Misanthrope s’était limité à cet horizon psychologique. Mais le déroulement même du récit, les personnages croisés par les enquêteurs, le choix des décors, laissent surgir, comme une photographie qui révélerait progressivement ses détails, un univers proprement infernal, une société encombrée d’armes à feu où la haine semble être un moteur tout autant qu’un sentiment largement partagé.
L’Amérique contemporaine apparaît comme une vaste poubelle, un cloaque à ciel ouvert. Gigantesques dépôts d’ordures recelant des indices, abattoirs débitant industriellement des cadavres d’animaux, le monde dépeint par le film de Damian Szifron est un théâtre désespérant et mortifère. Avoir su dépasser certains enjeux attendus pour dévoiler l’ensemble d’un tableau social angoissant n’est ainsi pas une des moindres qualités de cette descente aux enfers. (J.F. Rauger, Le Monde)